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Note de Veille n° 176 (mai 2010) : Quel rééquilibrage pour les moteurs de croissance allemande ?

Note de Veille n° 176 (mai 2010) : Quel rééquilibrage pour les moteurs de croissance allemande ?

27/05/10

Au sommaire :

  •   Les succès allemands à l’exportation et leurs explications macroéconomiques
  •   Un facteur explicatif plus structurel : la compétitivité hors-coûts
  •   Des déséquilibres extérieurs porteurs de tensions accrues en Europe
  •   Les perspectives d’évolution concernant l’Allemagne
  •   Les conséquences pour les politiques économiques en Allemagne et en Europe

L’arrivée de la crise économique et financière en Europe en 2008 et, plus encore, le déclenchement de la crise grecque fin 2009 ont révélé le caractère non « soutenable » des déséquilibres extérieurs de plusieurs pays de l’Union européenne. Une divergence croissante, concernant la balance des paiements courants, est apparue entre la plupart des pays du Nord (dont l’Allemagne) et non seulement les pays du Sud, mais aussi les pays d’Europe centrale et orientale, le Royaume-Uni et l’Irlande. Dès lors, la question de la pérennité du régime allemand de croissance tirée par l’exportation ne peut s’abstraire de celle de l’avenir d’un mode de développement porteur de fortes asymétries financières entre ces deux groupes de pays. Légitime dans ce contexte, la discussion sur les exportations allemandes se concentre cependant trop sur des explications en termes de coûts de production et de taux de change. Cela conduit à sous-estimer le fait que la compétitivité des produits allemands repose très largement sur des facteurs hors-prix (aspects qualitatifs, innovation, etc.) et sur le mode d’insertion de l’économie allemande dans la division internationale du travail, au-delà de la seule Europe. De ce fait, il serait illusoire d’envisager que le régime de croissance de l’Allemagne se détourne radicalement des échanges extérieurs à brève échéance, compte tenu notamment de leur structure sectorielle et géographique. Il en découle aussi qu’en Allemagne, ces dernières années, la focalisation sur les facteurs de compétitivité-prix et la quasi-stagnation des salaires ont été excessives et ont conduit in fine à ralentir le rythme de progression du PIB, tirant l’ensemble de la croissance européenne vers le bas. Il est donc dans l’intérêt même de ce pays de rééquilibrer les moteurs de sa croissance au profit de la demande intérieure. Le vrai débat porte sur la manière d’y parvenir, car les marges de manœuvre sont étroites pour les politiques publiques outre-Rhin, compte tenu notamment du rôle des partenaires sociaux en matière salariale, des tendances de la démographie et des contraintes très lourdes qui pèsent sur les comptes publics. La coopération franco-allemande peut elle-même contribuer à favoriser cette réorientation, surtout en faisant avancer le dossier de la coordination des politiques économiques et du « gouvernement économique européen »

Contact presse :

Jean-Michel ROULLE
jean-michel.roulle@strategie.gouv.fr
Tel. 01 42 75 61 37

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