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Les bactéries résistantes aux antibiotiques

Note d'analyse 299 - Les bactéries résistantes aux antibiotiques

15/11/12

Le Centre d’analyse stratégique (CAS) vient de publier une note d’analyse formulant des propositions sur

Les bactéries résistantes aux antibiotiques

La France est le troisième plus gros consommateur d’antibiotiques en Europe pour la médecine humaine et se range même à la deuxième place pour le domaine vétérinaire.

La consommation irraisonnée d’antibiotiques conduit aujourd’hui à une situation sanitaire dangereuse. On assiste en effet  à une apparition accélérée de bactéries résistantes aux antibiotiques.  La multiplication du nombre de bactéries multi-résistantes (BMR), insensibles à la plupart voire à tous les antibiotiques disponibles, fait en particulier craindre un retour à l’ère pré-antibiotique, le coût humain et économique étant déjà particulièrement élevé.

Dans l’Union européenne, on estime qu’au moins 25 000 patients décèdent chaque année d’une infection due à l’une des 5 bactéries multi-résistantes les plus fréquentes. En outre, le surcoût en termes de dépenses de santé et les pertes de productivité dus aux décès et aux prolongations de maladies sont évalués à plus de 1,5 milliard d’euros par an dans l’Union.

Si des progrès ont pu être observés en France notamment grâce à plusieurs campagnes publiques de sensibilisation, la préservation des effets des antibiotiques nécessite une action renforcée et plus globale. Pour ce faire, le CAS émet quatre propositions :

1. Promouvoir la coordination par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’un réseau mondial de surveillance et d’alerte des bactéries multi-résistantes.

2. Rationaliser les prescriptions d’antibiotiques chez l’homme :

  • en envoyant chaque année à tous les médecins leur profil de prescription d’antibiotiques ;
  • en soutenant la création de centres interrégionaux de conseil en antibiothérapie et en renforçant le rôle du médecin antibioréférent à l’hôpital ;
  • en encourageant la recherche de nouveaux tests rapides d’orientation diagnostique.

3. Réduire drastiquement la consommation d’antibiotiques critiques pour l’homme chez l’animal, soit par des engagements volontaires de l’ensemble des filières, soit par des interdictions réglementaires.

4. Développer notre arsenal thérapeutique :

  • en renforçant les aides publiques à la recherche sur le long terme de nouveaux antibactériens et de moyens de prévention des infections ;
  • en clarifiant le statut réglementaire de la phagothérapie et en mettant en place un programme de recherche afin d’évaluer son potentiel thérapeutique.

 Mots clés : antibiotique, bactérie, résistance aux antibiotiques, santé, infection, antibactérien, phage, épidémie.

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