L'espace presse

Extraits de l’avant-propos au rapport annuel 2006 de Sophie Boissard, directrice générale du Centre d’analyse stratégique,

« [...] Fidèle à la triple vocation du Centre - éclairer la décision gouvernementale en la mettant en perspective, dans le temps et dans l’espace et en tenant compte des principaux enjeux économiques et sociaux, renouveler l’expertise publique en faisant largement appel à la sphère académique et aux acteurs économiques et sociaux, et animer le débat public en mettant à la disposition de tous une information claire et de qualité, ce rapport s’organise en trois volets :

- Faisant écho aux différentes prises de position et études parues récemment sur l’état social de la France -notamment le rapport du CERC ou les différentes études de l’INSEE, il comporte une première partie centrée sur l’analyse des différentes formes d’inégalité qui traversent aujourd’hui la société française ; il s’efforce de montrer que, si les inégalités matérielles, telles que l’on peut les mesurer à travers les revenus, ont plutôt poursuivi leur régression, de nouvelles formes d’inégalités, qui s’appréhendent plus sûrement en terme de trajectoires individuelles qu’en terme d’écarts à la moyenne se font jour, bouleversant les cadres d’analyse traditionnels. Le principal de ces nouveaux facteurs d’inégalités est le degré individuel d’exposition aux risques, notamment sur le marché du travail. Ce constat doit nous conduire à revoir profondément nos outils de politique sociale, qui visent traditionnellement à réparer des inégalités de situation, lorsqu’elles se réalisent.

- Il rend compte ensuite, sacrifiant à la forme plus traditionnelle du rapport d’activité, des principaux travaux menés par le Centre, soit à la demande du Premier ministre, qui a adressé en 2006 pas moins de 7 saisines officielles à l’institution, soit de sa propre initiative, dans le cadre du programme de travail gouvernemental arrêté chaque année.

Ces travaux ont porté notamment sur l’analyse des mécanismes à l’œuvre dans la phase de mondialisation dans laquelle nous sommes entrés depuis 15 ans, sur les bouleversements qui s’annoncent sur le marché du travail, dès lors que plus du tiers des emplois va changer de main d’ici 2015, en raison du départ des salariés du baby-boom et de la dynamique de création d’emploi, ou sur le renouveau des politiques sociales. Ils ont également fait une large part à la dimension européenne des politiques économiques et sociales, conformément à l’orientation définie par le décret du 6 mars 2006, le Centre étant notamment chargé, aux côtés du SGAE, de la préparation, au plan national, des programmes nationaux de réforme prévus par la stratégie européenne de croissance et d’emploi, dite stratégie de Lisbonne.

- Enfin, ce rapport fait une large place à des contributions extérieures qui viennent illustrer ou contrebalancer les principales thématiques qui y sont évoquées : politique du logement, inégalités et comportements électoraux, situation des jeunes Français par rapport à leurs homologues européens, tels sont les sujets de ces contributions demandées aux collaborateurs et partenaires extérieurs de l’institution.

Après une courte année de fonctionnement, un premier enseignement s’impose d’ores et déjà. Compte tenu de la complexité croissante de l’action publique dans un univers polycentrique, fonctionnant en réseau et selon des rythmes de plus en plus contraints, il y a place pour un lieu proche de la décision gouvernementale tout en étant dégagé des sujétions de la gestion quotidienne qui puisse aider à décrypter les tendances de fond en matière économique et sociale, faire entendre des voix nouvelles et dispenser une analyse rigoureuse et plurielle.

Dans cet exercice, la prise en compte de la dimension européenne et internationale est évidemment primordiale. Puisse ce premier rapport apporter des éléments concrets pour étayer cette conviction. »

Contact presse :

Caroline de JESSEY
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