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Document de travail (2012-08) - La soutenabilité de long terme des finances publiques : une évaluation économétrique

Document de travail (2012-08) - La soutenabilité de long terme des finances publiques : une évaluation économétrique

08/11/12

Ce document propose de mesurer la soutenabilité de long terme des finances publiques dans les pays du G7 entre 1960 et 2006. Plus précisément, on évalue la force du lien qui unit les recettes et les dépenses publiques, par une approche fractionnaire qui assure la prise en compte de déséquilibres budgétaires étalés dans le temps, sans être pour autant cumulatifs.

Cela permet de se soustraire à la critique de Bohn (2007), selon lequel les tests économétriques sont mal adaptés pour tester la soutenabilité des finances publiques dans la mesure où la contrainte budgétaire intertemporelle publique impose de très faibles restrictions économétriques. L'objectif est moins de savoir si la contrainte budgétaire publique est satisfaite, ou non, que d'estimer la vitesse à laquelle les déséquilibres sont résorbés.

Trois résultats sont mis en avant.

Premièrement, l'estimation de la mémoire longue des résidus des relations de long terme entre recettes et dépenses publiques met en évidence deux cas polaires : pour l'Allemagne, les trois-quarts d'un choc sont absorbés en moins de cinq ans, alors qu'il faut plus de quinze ans pour l'Italie. Entre les deux figurent la France et le Royaume-Uni, plus proches du modèle allemand, et les États-Unis, le Canada et le Japon, plus proches du second.
Deuxièmement, l'estimation d'un modèle à correction d'erreur fractionnaire pour chaque pays indique, d'après le signe des coefficients, que les forces de rappel s'exercent dans les dynamiques des recettes et des dépenses publiques des différents pays, à l'exception des dépenses italiennes, qui témoignent d'un effet boule de neige. La différence entre la France et l'Allemagne, en termes de valeur et de significativité des coefficients dans l'ensemble du modèle à correction d'erreur, réside uniquement dans la gestion de la force de rappel sur les dépenses publiques : significative au seuil de 1% en Allemagne, elle est non significative au seuil de 10% en France.
Troisièmement, l'agrégation de différents déséquilibres budgétaires plus ou moins persistants au sein d'un État peut être une cause majeure de la persistance globale des déséquilibres budgétaires. Ainsi, la réduction de la persistance des déséquilibres budgétaires en Allemagne, en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni, à un horizon de cinq ans, passe moins par leur baisse globale que par une diminution de la part des budgets les moins soumis aux ajustements budgétaires. Cette diminution peut être réalisée au profit des budgets qui connaissent habituellement les ajustements les plus rapides, sans remettre en cause la baisse de la persistance globale des déficits. Pour les pays dont les déséquilibres budgétaires globaux sont les plus persistants (Canada, Japon et Italie), l'effet dominant, à un horizon de cinq ans, est en revanche la moyenne plus élevée des différents déséquilibres internes.


 

  • Classi cation : JEL : C22 ; C43 ; E62
  • Mots clés : Politique budgétaire ; Soutenabilité ; Mémoire longue ; Cointégration fractionnaire
  • Auteur : Thomas Brand, Département Economie-Finances
  • n° 2012 - 08, novembre 2012

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